La goutte d'eau pure s'écrasa puis se coula dans la main tendue d'Ateshai. Il releva la tête et écarta ses cheveux châtains en bataille de son visage aux traits délicats, fins, presque androgynes. Fermant les yeux, il laissait les gouttes drus tomber sur sa peau claire, d'une pâleur extrème et maladive, en souriant. Sa main se crispa alors qu'il ressentait dans le dos la douleur qu'il attendait depuis déjà quelques minutes. Une douleur nettes, brûlante, à la blessure si fine qu'on aurait eu peine à la remarquer s'il n'y avait pas eu ce sang qui à présent gouttait sur les flaques du sol, teintant l'eau de rosé. Il ouvrit les yeux et baissa la tête.
-C'est fait, Ateshai...je...je l'ai fait.
La jeune femme rengaina le très fin katana qu'elle avait tenu à la main dans un fourreau tout simple, de fin cuir, qui pendait sur son flanc. Elle serra doucement la main du jeune homme en un contact humide qui le fit sourire.
-Merci Ake...
Dit-il en un soupir, l'oreille prêtant attention aux gouttes qui tombaient, autant d'eau que de sang.
-Merci...
La jeune femme enfouit son visage dans la chevelure d'Ateshai.
-Ne pleure pas...pour tout le temps qu'il me reste à vivre, je te conterai la pluie.
Il s'assit sur le muret qui délimitait la terasse inondée.
-Je connais l'histoire, Ate...
-Pas en entier...Lorsque le monde était jeune, comme toi, petite Aken, il n'y avait que la pluie. La douce pluie ou le terrible orage, peut importait, la pluie seule régissait la vie. Il y eut ensuite les humains, et l'amour les accompagnait, de même que la haine et la destruction. Les derniers êtres qui importent à cette histoire sont les vampires. Créatures nocturnes s'abreuvant du sang des seconds-nés, ils incarnaient les idéaux de beauté pour les humains...qui les haïssaient pourtant. Lorsque Sarane s'eprit de Nocturne, les demis-vampires naquirent. Les êtres de pluie. Peu le savent mais nous ne buvions pas de sang. peu nous différenciaient des vampires chez les humains, et peu de vampires nous différenciaient des humains...Sarane a fini par tuer Nocturne. Le tristement célèbre vampire n'avait eu cesse de s'en prendre à ses descendants. Passèrent les années et me voilà, sur cette terasse, moi le semi-vampire et toi ma soeur éloignée...car si notre branche s'est rapprochée des vampires au point de reprendre les habitudes alimentaires de ceux-ci, vous, vous avez décidé de devenir humains. Mais nous avons gardé l'amour de la pluie...
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Suite plus tard si j'ai envie...