Un souffle effréné se faisait entendre dans la nuit sombre. Des pas martelaient le béton. Des cheveux roux se balançaient dans le vent. Bref, une jeune fille courait sous les lampadaires. Elle courait maintenant depuis une dizaine de minutes sans s’être arrêtée. Elle tourna le coin, manquant de foncer dans une borne fontaine. Pourquoi courait-elle ainsi?
D’autres pas se firent entendre, mais cette fois, plus fort. Un souffle plus rauque et une respiration plus ample. Pas de cheveux dans le vent. Un homme courait à la suite de la jeune fille. Il tourna le coin à son tour et accéléra. La jeune fille sentit la panique monter en elle plus que jamais. Elle accéléra aussi et coupa à travers le parc. Elle fonça à travers les jeux et les arbres et aboutit l’autre côté de la rue. Le poursuivant prit un raccourci, lui faisant prendre de l’avance. La rouquine poussa un cri et tourna un coin de rue. Elle accéléra encore, mais cette fois, il ne serait plus possible d’aller plus vite. Elle prit des raccourcis et parvint à distancer son poursuivant. Elle piqua encore à travers un parc. Elle se sentit un peu soulagée, car elle serait bientôt chez elle. Elle s’arrêta pour reprendre son souffle. Le poursuivant apparut derrière elle et se mit à courir. Elle hurla et repartit. Elle passa à côté d’un arbre et trébucha sur une racine. Elle s’étala par terre. Les larmes coulaient sur son visage,
- Non…, murmura-t-elle
Elle se releva tant bien que mal et une main se posa sur son épaule. Elle se figea et fit volte-face. Son poursuivant était la. Il sourit méchamment. Elle hurla.
- Au secours! À l’aide!
- Personne ne t’entendra, pauvre idiote!
Elle pleurait à présent. Puis, une rage nouvelle s’empara d’elle. Pourquoi faisait-il ça? De quel droit s’attaquait-il à elle? Elle hurla à nouveau et commença à se débattre, ce qui fit rire l’homme. Il la serra plus fort. Elle commença à donner des coups de pieds, espérant atteindre un tibia ou un pied. Elle écrasa finalement de tout son poids les orteils de l’homme. Il cria de douleur et desserra sa prise. La rouquine se défit et se remit à courir. IL hurla de frustration et partit à sa suite. La jeune fille sortit son portable et commença à composer le 9-1-1. Au moment ou elle le portait à son oreille, un coup de feu retentit et la balle heurta son portable qui éclata en mille miettes. Les lumières des maisons s’allumèrent. La jeune fille sentit l’espoir renaitre en elle.
- À l’aide! Je suis attaquée! Aidez-moi!
Une porte s’ouvrit et un homme sorti, en robe de chambre, revolver au poing. Il alla au devant du poursuivant et braqua son arme sur lui. L’homme s’arrêta de courir et laissa tomber son fusil. La jeune fille, hors d’haleine, tomba sur le sol. Une femme, qui était sortie à son tour, courut vers elle et commença à la secouer. Il était trop tard. La jeune fille rousse qui avait tant lutté pour sa vie était morte après cette course effrénée.