Une autre réalité

Vous avez couramment les yeux rougis par les pleurs? La mine triste, une dépressive chronique? Vous en avez assez de l’insensibilité de vos parents? De l’intimidation? De l’humiliation? Assez de rester seule incomprise? Peut-être vais-je paraître brutale en disant que tout ceci n’est strictement RIEN. RIEN, vous avez bien compris…Je ne dit pas ça pour vous consoler ou pour atténuer votre malheur, ni pour vous insulter ou offenser…ce texte a un message à transmettre et je compte y arriver peu m’importe le moyen à employer.
Si vous avez déjà survécus à cette partie de la lecture, je vous demande de continuer, de ne pas me laisser tomber. Alors après cette introduction, certes peu brève, voilà où se ramassis décousu s’en va…

Quatre murs orange. Un immense soleil jaune avec en son centre une croix. Une vue saisissante sur le fleuve offerte par les vitres sales du mur le plus éloigné.
Bienvenu…
Dans la pièce, des gens. Une centaine peut-être, ou plus…Une clameur mi-enjouée, mi-râleuse, omniprésente. À première vue, on pourrait les confondre avec des étudiants à la cantine.
Bienvenu à…
Une foule hétéroclite hommes de 17 à 80 ans, festoyant pauvrement à des tables rudimentaires. Parmi eux, quelques femmes silencieuses. Que font t’ils tous rassemblé en se bas lieu? Quelque chose pourtant les unis.
Bienvenu à l’accueil…
Ils sont ceux, les délaissés de la société, les mal-aimés de leur famille.
Ils sont ceux, qui ont renoncés, plongé dans la drogue, l’alcool, le vol et la violence, ils ont là à partager un repas.
Ils sont ceux, que quand on croise sur le trottoir, ta mère te tire pour faire un détour.
Ils sont ceux, rois du métro, quêtant des piécettes aux passants.
Ils sont ceux, que tout le monde plisse les yeux en prononçant…
« Sans abris » « itinérants »

Bien sûr, il y a les « grands cœurs » de notre société, les observant avec pitié et se ventent de faire des dons pour améliorer leur sort. Ce que l’on appelle les « passifs ». Car au fond, ils s’en fichent bien? Mais ils ne peuvent pas les comprendre, ni comprendre les horreurs qu’ils ont vécus.

Ça prend quand même un certain courage de tout quitter, et survivre, sans foyer, sans famille…mais ils s’accrochent, jour après jours. Il y a ceux qui ont sombrés dans la douce folie et qui marmonnent seuls dans leur coin. Il y a aussi ceux qui déversent un flot d’injure contre la société. Il y a ceux résignés, qui accepte simplement leur sort, mais pourtant…tous continus. Par espoir….

Voilà le message que j’avais à transmettre, car cette salle et ce fleuve sont bien réels et se trouvent cachés quelque part dans le centre ville de Montréal. Et je les ai visités.
J’espère avoir pu vous éclairer, du mieux que je peux, vous communiquer cette expérience troublante. Pour les inquiètes, je les rassure, je suis moi-même en bonne santé, juste un peu bouleversée…