Façade abîmée, bas-reliefs rongés, déformés... Guichets fermés, vitres sales, embuées, tapis usés...
Projecteurs aux ampoules grillées, salle vide, scène à moitié défoncée, décors inexistants, rideaux déchirés...
Fauteuils rouge sang aux coutures défaites et aux plaques numérotées rayées et oxydées par le temps, places inconfortables...
Articulations vieillies, poulies grinçantes, engrenages rouillés... Parquet décapé...
Sol décadent, salle écroulée, vide, dans le noir...
Aucune lumière, juste celle du néant, celle que l'on imagine pour se rassurer dans cet édifice lugubre...
En-dessous de la scène chaotique, des chariots élèvateurs hors d'usage...
Gouttes d'humidité tombant en rythme soutenu sur les planches de la scène désespérément vide... Ou peut-être gouttes de sang ?
Lieu qui, contrairement à toute attente, peu devenir lumineux, accueillant, plein de vie et de monde, somptueux...
Bienvenue dans la théâtre de mon âme...